Chabal : «Le rugby ne me manquera pas»Le sportif préféré des Français se confie à TV MagazineDétendu mais concentré, Sébastien Chabal est en avance pour notre entretien, mais aussi pour l'enregistrement de l'émission Direct Poker dont il est l'invité ce dimanche. L'homme se sait épié, voire jalousé. Chaque réponse est mesurée et réfléchie, mais toujours franche. Du haut de son mètre quatre-vingt-onze et de ses 113 kg, le joueur du Racing Métro 92 nous dit tout, d'une voix grave et posée.
Sébastien Chabal, depuis combien de temps jouez-vous au poker ?À peu près sept ans. En fait, je suis un vrai joueur de cartes. Et, comme nous sommes souvent en déplacement et que nous avons en nous cet esprit de compétition, c'est un jeu fait pour nous.
Regardez-vous souvent Direct Poker ?Comme nous ne jouons pas le dimanche soir, je peux suivre l'émission assez régulièrement. Je la regarde avec un esprit plutôt observateur, j'écoute les commentaires et les analyses. Mais j'apprends encore et je ne dirais pas que je suis bon.
Votre équipe, le Racing Métro 92, peut-elle être championne de France cette saison ?Tout le monde peut être champion ! C'est vrai que l'on a l'équipe pour. Le groupe s'est renforcé en quantité et en qualité et si, par malheur, nous ne sommes pas champions, nous n'en serons pas loin en tout cas...
Pourquoi le rugby a-t-il meilleure réputation que le foot ?Je ne connais pas assez le foot pour comparer et il serait trop facile de tirer sur l'ambulance, surtout en ce moment... Néanmoins, la plus grosse différence se fait dans les tribunes. Au rugby, on peut aller sans danger au stade avec ses enfants.
Vous avez critiqué l'équipe de France de foot pour son comportement en Afrique du Sud.Je ne reviendrai pas dessus. Mais, dans la vie, il faut réfléchir avant d'agir.
Que souhaitez-vous à Laurent Blanc et aux Bleus ?Bonne chance !
Et à Raymond Domenech ?Bonne chance aussi... (Rires.)
Au moins, vous n'avez pas de problème de popularité. Comment expliquez-vous cet engouement autour de vous ?J'ai essayé de comprendre au début, mais je n'arrive pas à me l'expliquer. Je pense que tout a commencé avec la montée en puissance du rugby pour la Coupe du monde en France en 2007. Aujourd'hui, Je ne sais pas si on peut encore parler de « Chabalmania », mais, ma popularité, je l'assume et j'essaye de répondre aux attentes et aux demandes. Je donne de mon temps avant et après les matchs et je ne refuse jamais une photo ou un autographe.
Votre look est votre marque de fabrique. Avez-vous déjà songé à raser votre barbe ?Non, mais je dois malgré tout la tailler de temps en temps. Pas trop quand même, car, l'hiver arrivant, ça tient chaud... (Rires.)
Vous êtes un sportif à succès. Quelle folie l'argent vous a-t-il autorisée ?Chez moi, il n'y a pas de grosse folie, si ce n'est une belle maison en pierre dans la Drôme, d'où je suis originaire. C'est une vieille maison chargée d'histoire qui a près de 600 ans.
Vous aurez 33 ans le mois prochain. Combien d'années pensez-vous encore jouer au rugby ?Encore deux ou trois ans, puis ce sera la fin quand ma tête et mon corps le décideront. Je sais que le rugby ne me manquera pas ! Avant d'être pro, j'étais tourneur-fraiseur dans une entreprise, et le rugby est passé par là. J'aurai fait quinze ans en première division et j'aurai vécu de grandes et belles choses. De plus, je trouve terriblement excitant d'avoir la chance de vivre deux vies.
Qu'allez-vous faire à la fin de votre carrière ?Je n'appréhende pas la suite, car je l'anticipe. En tout cas, je ne serai ni derrière un bureau ni au bord d'un terrain. J'ai lancé une ligne de vêtements il y a deux ans et je compte aussi monter d'autres business en accord avec mon image.
La politique vous tente ?Pas du tout ! Ce n'est pas un milieu qui m'intéresse et je pense être bien trop franc pour évoluer là-dedans.
Et le cinéma ?J'ai déjà eu quelques propositions que j'ai toujours refusées, car le rugby reste ma priorité. Mais, ensuite, pourquoi pas si la proposition est intéressante. Je sais que je ne serai jamais un acteur, mais, si j'accepte un rôle, je ferai tout pour le faire bien.
Ne craignez-vous pas qu'on ne vous propose que des rôles de brutes ?Je préférerais un gentil-méchant... (Rires.)
Regardez-vous la télé ?Pas beaucoup. Je suis surtout l'actualité grâce à la presse écrite et je zappe beaucoup sur les chaînes info comme LCI. Pour le journal de 20 heures, je suis plutôt à table en famille, car après il faut vite coucher la petite Lily Rose (née en 2005) qui a école le lendemain.
Et le rugby, vous le suivez plutôt sur France 2 ou sur Canal + ?Hélas, aucun des deux ! Pour le top 14 sur Canal, je suis sur le terrain. Quant à France 2, j'espère vraiment ne pas pouvoir regarder les matchs à la télé... Ça signifierait que je suis encore appelé en équipe de France !
Interview réalisée par Alexandre Delpérier - TV Magazine